Mrc 91 et 92
MARC 14/32-41
( Mt. 26/36-46, Lc. 22/40-46 )
Ils arrivèrent en un lieu du nom de Gethsémani et JESUS dit à ses disciples : « Restez ici tandis que je vais prier ».
Puis Il prend avec Lui PIERRE, JACQUES, JEAN et Il commence à ressentir effroi et angoisse:
« Mon âme est triste à en mourir, restez ici et veillez ».
S’étant avancé un peu, Il tomba à terre et pria pour que, s’il était possible, cette heure passât loin de Lui. Et Il dit :
« Abba (Père bien-aimé) tout T’est possible. Éloigne de moi cette coupe. Pourtant pas ce que je veux mais ce que Tu veux. »
Puis Il revint et les trouva endormis.
Il dit à PIERRE : « Simon, tu dors ? Tu n’as pas eu la force de veiller une heure ? Veillez et priez pour ne pas entrer en tentation car l’esprit est ardent mais la chair est faible. »
Il s’en alla de nouveau et pria en répétant les mêmes paroles.
De retour, Il les trouva endormis car leurs yeux étaient lourds de sommeil et ils ne savaient que Lui répondre.
Revenant une troisième fois:
«Vous dormez encore et vous vous reposez ! C’en est fait, l’heure est venue ! Le Fils de l’Homme va être livré aux mains des pécheurs…
Allons, levez- vous ! Celui qui me livre est tout près. »
Scène tragique de l’agonie, vécue depuis la nuit des temps, par des milliards d’êtres humains, de manière plus ou moins semblable ou très différente.
JÉSUS est immergé dans la condition humaine la plus terrible : celle d’un homme abandonné des siens, seul, face à l’approche de la mort.
Il ne veut pas tricher avec la souffrance humaine. Il accepte d’en prendre Sa part comme Il accepte de Se trouver face à la tentation. Mais à cette heure, cela va plus loin. Car ce qui augmente Son angoisse c’est Sa lucidité sur la déchéance que le mal impose à l’humanité et Son identification à l’homme déchu.
Seule Son adhésion totale à Son Père Lui permet de ne pas sombrer dans le désespoir.
Pour sauver les hommes du vide qu’engendre la mort, Il accepte d’aller la vaincre sur son propre terrain.
Précisons enfin que le mot araméen « ABBA » exprime la grande intimité de JÉSUS avec son Père, comme notre mot « papa » dans toute sa force affective.
« Le Christ au mont des oliviers » 1450 – détail
Fra ANGELICO - Florence
« Jésus sera en agonie jusqu’à la fin du monde, il ne faut pas dormir pendant ce temps là »
Blaise PASCAL (1623-1662) Pensées- 1670
« Il venait d’éprouver en Lui-même, Il venait de connaître ce que c’était
cette effrayante tentation, ce que c’était que cette angoisse effrayante . Il venait de connaître la faiblesse, l’infirmité de la chair humaine… Dieu même a craint la mort. »
Charles PÉGUY ( 1873-1914 )
« La souffrance d’autrui nous trouve toujours démunis.
Il faut avoir soi-même connu l’épreuve pour être capable d’inventer une qualité de présence qui ne soit pas un faux semblant… »
Jean PUYO ( XX°/XXI°S. ) Rédacteur en chef ’Aujourd’hui la Bible’ T.8 -1982 SEFAG
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