ÉPILOGUE 4
En ce qui concerne les langues utilisées par JÉSUS Lui-même, les exégètes actuels pensent qu’en plus de sa langue maternelle : l’araméen, Il connaissait l’hébreu puisqu’ Il pouvait le lire à la Synagogue et citer l’Ancien Testament.
Selon certains spécialistes, Il devait comprendre et parler le grec, sans doute avec le centurion romain et Pilate. Peut-être aussi avec une femme grecque syro- phénicienne de naissance ( Marc 7/26 ) ou des grecs ( Jean 7/35 ou 12/20 ) a-t-Il parlé cette langue ?
Autre remarque, dans : La naissance des évangiles synoptiques ( éd. 2007 ) Jean CARMIGNAC écrit:
« La langue des évangiles m’apparaît de plus en plus comme une langue non grecque exprimée dans des mots grecs… Les évangiles ont été rédigés par des gens qui écrivaient bien ( le grec )mais selon des procédés sémitiques… la réalité est tellement sémitique qu’elle ne peut provenir que de gens s’exprimant naturellement dans leur langue maternelle » ( pp. 11/12 )
Enfin, à qui s’adresse en premier la prédication de JÉSUS ?
Il a parlé à des gens pour qui, la tradition orale était le grand moyen d’apprendre et de communiquer. Ce qui supposait une mémoire beaucoup plus exercée que celle remplacée par le papier ou l’informatique
En 1877, Ernest RENAN ( 1823-1892 )écrivait déjà « On a remarqué mille fois que la force de la mémoire est en raison inverse de l’habitude qu’on a d’écrire. Nous avons peine à nous figurer ce que la tradition orale pouvait retenir aux époques où l’on ne se reposait pas sur les notes qu’on avait prises… La mémoire d’un homme était comme un livre.» Les évangiles p. 77
Quant à Célestin CHARLIER ( + en 1976 ) il écrit :
« Le rôle et la valeur de la mémoire en Orient différent profondément de ceux que lui accordent les civilisations livresques. La mémoire orientale peut transmettre avec une égale fidélité grâce à des procédés mnémotechniques…
Les premiers chrétiens ne s’avisèrent qu’assez tard de mettre par écrit les enseignements du Seigneur et seulement lorsqu’ils craignirent de voir ses premiers témoins disparaître. » Lecture chrétienne de la Bible pp. 119 & 273 – 1951
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« Que Jésus ait fait battre des milliards de cœurs en des millions de lieux sur deux dizaines de siècles, ne peut laisser froid l’historien le plus froid. »
Régis DEBRAY ( XX°/XXI°S.) ’Dieu, un itinéraire’ pp.158-159éd.O. Jacob – 2001