Marc 97- 98
MARC 14/66-72
(Mt.26/69-75,Lc. 22/55-62,
Jn.18/15-18 & 25-27
Comme PIERRE était en bas, dans la cour, arriva une des servantes
du Grand Prêtre.
Voyant PIERRE qui se chauffait, elle le dévisagea et lui dit:
« Toi aussi, tu étais avec Jésus, le Nazaréen »
Mais il nia en disant:
« Je ne sais pas, je ne comprends pas ce que tu racontes »
Puis il sortit dehors dans le vestibule et un coq chanta.
La servante l’ayant vu, recommença à dire à ceux qui étaient là:
« En voilà un qui en est. » Mais lui nia de nouveau.
Peu après, ceux qui se tenaient là, dirent à leur tour à PIERRE:
« C’est sûr, tu en es, d’ailleurs tu es Galiléen ! »
Mais lui se mit à jurer avec force imprécations:
« Je ne connais pas cet homme dont vous parlez. »
Et aussitôt, pour la seconde fois, un coq chanta…
PIERRE se souvint alors de la parole que lui avait dite JÉSUS:
« Avant que le coq ne chante deux fois, tu m’auras renié trois fois ! »
Et il se mit à pleurer.
« Il n’est pire tourment pour l’homme intelligent que d’être mécontent de soi. »
Chant de l’EDDA (Islande IX°-X°Siècle) Anthologie de la Poésie Nordique R. KRANTZ éd. Gallimard 1964
« Il est plus facile de se haïr. La grâce est de s’oublier. »
G.BERNANOS ( 1888-1948 ) Le journal d’un curé de campagne 1936 ch. 3 éd. Plon
« Le repentir est peut -être ce qui différencie le plus l’ homme de l’animal,
c’est une valeur que notre siècle enragé et affolé a égarée. »
A. SOLJENITSYNE ( 1918-2008 ) Des voix dans les décombres - 1975 éd. Le Seuil
« De toutes les menaces qui pèsent sur nous, la plus redoutable, nous le savons, la seule réelle, c’est nous-mêmes »
René GIRARD ( XX°/XX°S. ) Celui par qui le scandale arrive 2001 -éd. Hachette,col. Pluriel, 2006 p. 15
Le reniement de PIERRE…et les pleurs de son repentir Miniatures de Charles de PREDIS – Turin XV° S.
Avec les 3 autres évangélistes, MARC, disciple de PIERRE, a voulu retenir ce récit. S’il l’a fait, c’est bien pour montrer que son maître était comme tous les hommes.
Plus tard, JÉSUS le désignera pourtant comme celui qui devra « confirmer la foi de ses frères » Ici, PIERRE, celui qu’on peut considérer comme le ‘premier ‘pape’ de l’Histoire, a eu peur comme tous les humains, peur d’être reconnu comme disciple du Prévenu.
Malgré son tempérament généreux, ses fanfaronnades et les promesses qu’il a eu l’imprudence de faire devant JÉSUS et devant les autres disciples, il a cédé à la lâcheté sans se rendre compte que son accent de Galilée le ferait facilement reconnaître comme disciple du Galiléen.
Cette scène pathétique illustre bien la versatilité dont tout être humain peut faire preuve, mais aussi sa capacité à rebondir quand il a su reconnaître sa fragilité. Le simple chant d’un coq l’amène au repentir en lui faisant prendre conscience de sa lâcheté et déclenche des sanglots d’amertume.
Nous verrons dans l’évangile selon JEAN, comment JÉSUS l’amènera à corriger et à réparer.