Luc 37 et 38
LUC 7/36-49 & 8/1-3,18
Un pharisien avait invité JESUS à manger chez lui. Celui ci entra donc et prit place à table. Survint une femme, une pécheresse de la ville. Ayant appris qu’Il était à table chez le pharisien, elle avait apporté un vase de parfum. Se plaçant à Ses pieds derrière Lui, tout en pleurs, elle mouillait de ses larmes les pieds de JESUS.
Et elle Les essuyait avec ses cheveux, les couvrait de baisers et les imprégnait de parfum. A cette vue, le pharisien qui avait invité JESUS se dit en lui même:
« Si cet homme était prophète, il saurait qui est cette femme qui le touche et ce qu’elle est : une pécheresse ! » Mais JESUS prenant la parole lui dit: « Simon j’ai quelque chose à te dire » - « Parle, Maître » répondit il.
« Un créancier avait deux débiteurs. Le premier devait cinq cents pièces d’argent, l’autre cinquante. Comme ils n’avaient pas de quoi rembourser, il remit leur dette à Tous deux. Lequel des deux l’en aimera le plus ? » SIMON répondit : « C’est celui à qui il a remis davantage, me semble t il » -« Tu as raison » dit JESUS. Alors Il se tourna vers la femme en disant à SIMON: « Tu vois cette femme ? Je suis entré chez toi et tu ne m’as pas versé d’eau sur les pieds; elle, au contraire, m’a arrosé les pieds de ses larmes et les a essuyés de ses cheveux. Tu ne m’as pas embrassé, elle, au contraire, n’a pas cessé de me couvrir les pieds de ses baisers. Tu ne m’as pas versé de parfum sur la tête, elle, au contraire, m’a répandu un parfum sur mes pieds. C’est pourquoi je te le dis, ses péchés, ses nombreux péchés sont pardonnés parce qu’elle a montré beaucoup d’amour. Mais celui à qui on pardonne peu, montre peu d’amour.» Puis Il dit à la femme: « Tes péchés sont pardonnés. » Alors les invités se dirent: « Mais qui est cet homme qui va jusqu’à pardonner les péchés ? » Puis JESUS dit à la femme: « Ta foi t’a sauvée, va en paix ! » Ensuite, Il chemina à travers villes et villages, prêchant et annonçant la Bonne Nouvelle du Règne de Dieu. Les Douze L’accompagnaient ainsi que des femmes qu’Il avait délivrées d’esprits mauvais et guéries de maladies: MARIE, surnommée la Magdaléenne, libérée de 7 démons, JEANNE, femme de Chouza, l’intendant d’Hérode, SUZANNE et beaucoup d’autres qui les aidaient de leurs biens.
« Un jour, rien ne restera de ma gloire, rien ne restera de mon nom sur cette terre »
ANONYME (XIV° Siècle) cité dans Paroles aztèques J. Rose & M. Piquemal 1999 -Albin Michel

« Le repas chez SIMON le pharisien
et la pécheresse pardonnée «
détail – Le TINTORET 1518-1594
Escurial – Espagne
« Elle est entrée… Elle sait qu’Il est là, Lui. Avec Sa tendresse, Sa douceur… Sa liberté, souverainement libre
Il provoque l’admiration, mais déchaîne aussi la fureur… Il fait passer l’homme avant la Loi …
Il apparaît toujours au-delà…
Elle, que le poids de sa réputation fait pleurer…Pauvre…pauvre d’amour authentique…
Méprisée des autres et d’elle même.
Salie aux yeux de tous, salie à ses propres yeux
… Oseras-tu, toi, femme de peu ?…Tu connais au plus secret de toi, Sa puissance de pardon.
Et tu es prête à affronter tous les sarcasmes… Pour Lui.
L’approcher ? Elle va Le compromettre.
L’acceptera-t-il ?…
Et elle ose Lui faire affronter le jugement public à Lui, L’Aimé…Sa confiance va jusque là…Il se tourne vers elle.
Elle entend les paroles de pardon.
Elle perçoit un océan de force aimante qui la soulève toute.
Une éblouissante clarté a chassé les ténèbres de sa vie. Elle a cru, elle croit… « Va » La paix est faite. »
Ileana de VOGUE XX°/XXI°S. citée par Aujourd’hui la Bible 1982 – S.E.F.A.G.
_____________________________________________________________________________
Seul LUC rapporte cette scène qui ne peut être confondue, semble-t-il, avec celle appelée l’Onction de Béthanie dont parlent Matthieu 26/6-13, Marc 14/3-9 et Jean 12/1-11. Voici ce qu’en dit une note de la Bible de Jérusalem: « Dans la première partie du verset 47, l’amour apparaît comme cause du pardon… dans la deuxième, il en est l’effet. Cette contradiction vient de ce qu’une parabole a été insérée dans le récit: celle du créancier et de ses 2 débiteurs. La leçon en est: un plus grand pardon entraîne un plus grand amour. » ( édit. 2000- Desclée de Brouwer )
Enfin on l’a déjà remarqué chez Marc ( ch. 5 ) l’entourage féminin de JESUS a, semble t il, été plus important que ce que la Tradition chrétienne a voulu en retenir, sans doute pour plusieurs raisons. Les conséquences me paraissent encore dommageables sur la place et le rôle des femmes dans l’Institution ecclésiale catholique.