Matthieu 75 et 76
MATTHIEU 18/21-35
( Lc. 17/4 )
Alors PIERRE s’avançant Lui dit : « Seigneur, combien de fois mon frère pourra-t-il pécher contre moi et devrai-je lui pardonner? Jusqu’à sept fois ? »
JESUS lui répondit :
« Je ne te dis pas jusqu’à sept fois mais jusqu’ à soixante dix fois sept fois !
Ainsi en va-t-il du Royaume des cieux comme d’ un roi qui voulut régler ses comptes avec ses serviteurs. Le règlement commencé, on lui en amena un qui devait dix mille talents d’or.
L’homme n’ayant pas de quoi rembourser, le maître ordonna de le vendre comme esclave avec sa femme, ses enfants et tout ce qu’il possédait pour acquitter sa dette.
Tombant alors aux pieds du roi, le serviteur lui dit :‘Accorde-moi un délai et je te rendrai tout.’ Apitoyé, le maître de ce serviteur le laissa aller et lui remit sa dette.
En sortant, cet homme rencontra un de ses compagnons qui lui devait cent deniers, il le prit à la gorge et le serra à l’étrangler en disant :‘ Rends-moi ce que tu me dois.’
Son compagnon se jeta alors à ses pieds et le supplia en disant:‘Consens-moi un délai et je te rembourserai.’ Mais l’autre refusa et le fit jeter en prison jusqu’à ce qu’il lui ait remboursé.
Voyant ce qui s’ était passé, ses compagnons en furent très choqués et ils vinrent tout raconter à leur maître.
Alors celui-ci fit venir l’homme et lui dit : ‘ Méchant serviteur, je t’ avais remis toute ta dette parce que tu m’ avais supplié, ne devais-tu pas toi aussi avoir pitié de ton compagnon comme moi j’ai eu pitié de toi ?’
Et dans sa colère, son maître le livra aux bourreaux jusqu’à ce qu’il ait tout remboursé.
C’est ainsi que mon Père céleste vous traitera si chacun de vous ne pardonne à son frère du fond du cœur. »
« Le retour du fils prodigue »
ou le Pardon – détail
1667/1670 - MURILLO – Washington
« Montrez-vous bons et compatissants les uns pour les autres, vous pardonnant mutuellement comme Dieu vous a pardonnés dans le Christ. »
PAUL de Tarse Lettre aux Éphésiens 4/32
« Veillez à ce que personne ne rende le mal pour le mal »
PAUL de Tarse 1° Lettre aux Thessaloniciens 5/15
« La chambre du pardon, aucun homme sage ne la ferme, car pardonner est une belle victoire de guerre »
DANTE ( 1265-1321 ) Canzone in Dante tr. Portier - éd. Seghers 1965
« Je te pardonne, ô créature, à cause de ton Créateur »
YUNUS EMRE ( XIV° siècle - Turquie ) Poème tr. Arzik – éd. Gallimard 1968
« Au début, quand on est très blessé, on n’arrive pas à pardonner… C’est presque impossible. Et la mémoire nous embête, nous empêchant de pardonner…
Quand on est un être extrêmement révolté, on a d’abord notre mémoire qui décide de ne pas pouvoir ou de ne pas vouloir pardonner ou de ne pas vouloir oublier…
J’ai décidé de ne plus me laisser enchaîner par mon passé mais d’essayer le pardon pour aller vers l’avenir…
Pardonner ce n’est pas oublier mais c’est savoir ‘vivre avec’…
Le pardon n’est pas magique mais la baguette est entre nos mains…
Indéfiniment je dois renouveler mon pardon…Vivre le pardon c’est un peu comme reconstruire une vieille maison…
Tout être blessé, en vivant le pardon est appelé à faire de sa vie un chef d’œuvre…
Ne pas pardonner c’est s’empêcher d’exister, s’interdire d’innover . »
Tim GUENARD ( XX°/XXI°S.) Le pardon qui désenchaîne 2004 éd. du Livre ouvert
__________________________________________________________________________________
Le pardon des offenses est un des thèmes favoris de JESUS au point qu’il en a fait une demande dans son modèle de prière : le NOTRE PÈRE.Ici, JESUS répond à PIERRE par une parabole. Seul MATTHIEU nous la rapporte.
« Combien de fois faut-il pardonner ? » question- clé ou question-piège ? Dans cette parabole JESUS utilise bien sûr les images et les chiffres de son temps.
L’expression biblique « soixante dix fois sept fois » signifie indéfiniment.
Dix mille talents d’or représentent une somme colossale qu’une vie entière du meilleur salarié n’arriverait pas à solder. Alors que cent deniers sont l’équivalent de trois mois de salaire d’un ouvrier de l’époque.
Tout cela parce que JESUS veut faire mesurer la différence qui existe entre le pardon du Père céleste et celui des humains. A Sa miséricorde illimitée doit correspondre un pardon humain sans limites car les fautes humaines n’en ont pas. Elles recommencent sans cesse.
Être créé à l’image de Dieu Amour, implique de Lui ressembler dans les relations humaines en se laissant aspirer par la spirale du pardon, chaque jour.
Cela ne paraît qu’une utopie à ceux qui refusent d’en faire sincèrement l’expérience.