Matthieu 85 et 86
MATTHIEU 22/1-14
( Lc. 14/16-24 )
JESUS se remit à leur parler en paraboles. Il leur dit :
« Le Royaume des cieux est comparable à un roi qui célèbre les noces de son fils par un festin. Il envoie ses serviteurs pour convier les invités mais ceux-ci ne veulent pas venir.
Il envoie d’autres serviteurs leur dire :
‘J’ai préparé le banquet : mes bêtes grasses et mes bœufs ont été égorgés, tout est prêt. Venez. ‘ Mais ils n’en tiennent aucun compte et ils s’en vont, les uns à leurs champs, les autres à leur commerce, tandis que d’ autres se saisissant des serviteurs les maltraitent et les tuent.
Irrité, le roi envoie ses troupes qui font périr ces meurtriers et incendient leur ville. Puis il dit à ses serviteurs : « Le festin de noces est prêt mais les invités n’ en étaient pas dignes.
Allez donc vous poster aux carrefours et invitez aux noces tous ceux que vous rencontrerez. » Ces serviteurs s’en allèrent par les chemins, rassemblèrent tous ceux qu’ils rencontrèrent,les mauvais comme les bons. La salle des noces est alors remplie de convives.
Le roi entre pour voir les invités et il aperçoit un homme qui ne porte pas la tenue de noces. ‘Mon ami, lui dit -il, comment es-tu entré ici sans une tenue de noces ? ’
L’ homme resta muet. Alors le roi dit à ses serviteurs : liez-lui pieds et poings et jetez-le dehors dans les ténèbres.
Là seront les pleurs et les grincements de dents. Car beaucoup sont appelés mais peu sont élus. »
« Alors ( le Christ ) nous dira: Venez vous aussi ! Venez les ivrognes, venez les faibles, Venez les débauchés !…et il nous dira : Êtres vils ! Vous êtes à l’image de la bête et portez son empreinte,
Venez quand même, vous aussi !
les sages diront et les prudents diront: ‘Seigneur pourquoi les accueilles-tu?’
- Et il dira:‘ si je les accueille…c’est parce qu’aucun d’eux ne s’en est jamais jugé digne.’
Et il nous tendra les bras, et nous tomberons à ses pieds…et nous éclaterons en sanglots… et nous comprendrons tout, alors !… »
Fiodor DOSTOIEWSKI ( 1821-1881 ) Crime et châtiment 1866 tr. Ergaz éd. Gallimard
« Chez Matthieu, l’interprétation allégorique a fait de cette parabole une esquisse de l’histoire du salut, depuis l’entrée en scène des prophètes de l’Ancienne Alliance jusqu’au Jugement dernier, en passant par la ruine de Jérusalem. On veut nous expliquer ainsi pourquoi on a porté l’Évangile aux païens : c’est qu’Israël n’en a pas voulu. »
Joachim JEREMIAS op. cité p. 103
« Les paraboles ont un caractère d’urgence, elles pressent l’homme de choisir; une chance unique vous est offerte, allez-vous la laisser passer ?
Le Royaume est là, proclame Jésus.
C’est aujourd’hui qu’il faut l’accueillir.
Demain il sera trop tard. »
Aujourd’hui la Bible op. cité Tome 9 p. 100
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Chez LUC, il s’agit simplement d’un homme qui donne un grand dîner. La scène est plus solennelle pour MATTHIEU puisqu’il s’agit d’un repas de noces royales qu’il place juste après la parabole des vignerons homicides, lue chez LUC (20/9-19 p. 86 ).C’est certainement pour souligner le message de la précédente
C’est certainement pour souligner le message de la précédente: l’invitation des envoyés de Dieu est pressante. Renouvelée plusieurs fois, elle se heurte à chaque fois au refus de Son peuple indifférent.
Depuis l’Ancien Testament, la vigne et le festin sont des images bibliques pour exprimer les relations que Dieu veut nouer d’abord avec le peuple qu’Il a choisi puis avec toute l’humanité. Pour ses lecteurs, issus surtout du Judaïsme, l’évangéliste veut sans cesse rappeler que les responsables religieux de leur peuple d’origine ont refusé beaucoup d’envoyés de Dieu et en particulier le dernier : JESUS le Nazaréen. MATTHIEU fait même allusion à la ruine de Jérusalem en 70, qui a eu lieu, sans doute avant l’édition grecque de son évangile.
Enfin les refus répétés n’épuisent pas la générosité gratuite et sans mesure de Celui qui invite. Tous et même n’importe qui, sont invités. Mais ceux qui répondent à cette invitation doivent revêtir « une tenue de noces » c’est -à-dire accepter de changer leur comportement dans la vie. Profiter d’un banquet ou pratiquer le culte ne suffit pas, l’important c’est la conversion du cœur pour être admis dans l’intimité de « l’Invitant ».