Luc 87 et 88
LUC 20/27-44
( Mt. 22/23-33, 41-46 –
Mc. 12/18-27, 34-37 )
Quelques Sadducéens, qui soutiennent qu’il n’ y a pas de résurrection, s’approchèrent de JESUS et L’interrogèrent en disant :
« Maître, Moïse nous a laissé cette loi : ‘Si quelqu’un a un frère marié qui meurt sans enfant, qu’il épouse la veuve pour donner une descendance à son frère’ .
Or il y avait sept frères. Le premier se maria et mourut sans enfant; le deuxième puis le troisième épousèrent la veuve. Et ainsi tous les sept moururent sans laisser d’enfants. Finalement la femme mourut aussi. Eh bien, à la résurrection, de qui cette femme sera-t-elle l’épouse, puisque les sept l’auront eu pour épouse ? »
JESUS leur répondit: « Les enfants de ce monde se marient. Mais ceux qui seront jugés dignes d’avoir part au monde à venir et à la résurrection d’entre les morts, ne prennent ni femme ni mari car désormais, ils ne peuvent plus mourir, ils sont semblables aux anges, ils sont fils de Dieu, étant fils de la résurrection.
Que les morts ressuscitent, Moïse lui-même l’a indiqué dans le récit du buisson ardent quand il appelle le Seigneur : le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob’.
Dieu n’est pas le Dieu des morts mais des vivants, tous en effet sont vivants pour Lui .»
Prenant alors la parole, quelques scribes dirent: « Maître, tu as bien parlé.» Et ils n’osaient plus L’interroger sur rien. Il leur demanda alors :
« Comment peut- on dire que le Christ est le fils de David ? David lui-même a écrit dans le livre des Psaumes: ‘Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Siége à ma droite jusqu’à ce que j’ai fait de tes ennemis un escabeau sous tes pieds’. Donc David l’appelle Seigneur, comment est- il Son fils ? »
« C’est Yahvé qui fait mourir et qui fait vivre, qui fait descendre au domaine des morts et en remonter. »
1° Livre de SAMUEL 2/6 (entre 622 et 538 av. JC)
« Seigneur rends-nous la vie.»
PSAUME 80
/19
« Seigneur, Tu ne peux m’abandonner à la mort,Tu ne peux laisser Ton fidèle voir la corruption. Tu m’apprendras le chemin de la vie. »
PSAUME 16/10,11

détail de « La résurrection de la chair » telle qu’on l’imaginait au XV°/XVI°S. – 1499-1502
Luca SIGNORELLI ( 1445-1523 ) Orvietto
« S’il n’y a pas de résurrection des morts, le Christ non plus n’est pas ressuscité.
Et si le Christ n’est pas ressuscité, notre foi est vaine …
De même que tous les hommes meurent en Adam, tous revivront dans le Christ…
On est semé dans la corruption, on ressuscite dans l’incorruptibilité…
Tous nous serons transformés. Il faut que cet être corruptible revête l’incorruptibilité, que cet être mortel revête l’immortalité. »
PAUL de Tarse ( 1°Siècle ) 1° Lettre aux Corinthiens 15/13,17,22,42,53
« Alors que la philosophie grecque attendait une survie immortelle de l’âme supérieure (noûs en grec) seule affranchie du corps, le christianisme ne conçoit l’immortalité que dans la restauration intégrale de l’homme, c’est-à-dire dans la résurrection du corps par l’Esprit…
le corps devient alors incorruptible, immortel… affranchi des lois de la matière terrestre et de ses apparences…»
Note de la Bible de Jérusalem – éd. 2000 - Desclée de Brouwer
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C’est la seule fois où LUC met en scène le ‘parti’ des Sadducéens. Très conservateurs, ils nient la résurrection en donnant priorité au Pentateuque ( les 5 premiers livres de la Bible et ce que les Juifs appellent La Torah ) au détriment des Prophètes.
Quant à la foi en la résurrection, elle n’est apparue qu’au II° Siècle avant JESUS,au moment du soulèvement juif des frères Maccabées contre le conquérant Antiochus IV Epiphane. Celui-ci voulut imposer à la Palestine la culture grecque en ravageant le pays, vers 165 av. JC.
Pour embarrasser JESUS et ridiculiser la foi en la résurrection d’une grande partie du peuple, pharisiens y compris, ces Sadducéens présentent un cas juridique extrême. Comme beaucoup et de tout temps, ils s’imaginent naïvement que la résurrection n’est qu’une simple réanimation des corps terrestres ( ce que représentent naïvement des peintres comme Signorelli sur le tableau du XV°S. p. 88 )
JESUS, Lui, situe la résurrection à un autre niveau. Ce n’est pas un retour à la vie terrestre avec toutes ses contraintes physiques dans l’espace et dans le temps, mais une re-création, une re-génération qui transformera l’être humain. C’est une nouvelle naissance à l’état incorruptible, c’est devenir vivant comme le Ressuscité, car « Dieu n’est pas celui des morts mais des vivants. »
A ses lecteurs grecs convertis, LUC présente JESUS comme Celui qui réalise tout ce qu’ont écrit la Loi et les prophètes de l’Ancienne Alliance.