Luc 91 et 92
LUC 22/39-53
( Mt. 26/30,36-56,
Mc. 14/32-50, Jn. 18/3-11 )
Selon sa coutume, JESUS sortit pour Se rendre au mont des Oliviers et Ses disciples Le suivirent. Arrivés là, Il leur dit: « Priez pour ne pas entrer en tentation. »
Puis Il s’éloigna d’eux d’environ un jet de pierre et fléchissant les genoux, Il pria en disant: « Père, si Tu le veux, éloigne de moi cette coupe, cependant que ce ne soit pas ma volonté qui se fasse mais la tienne ! »
Alors, venant du ciel, Lui apparut un ange qui Le réconfortait. Dans Sa détresse, Il priait avec plus d’insistance et Sa sueur devint comme de grosses gouttes de sang qui tombaient à terre.
Se relevant de Sa prière, Il revint vers Ses disciples qu’Il trouva endormis de tristesse.
Il leur dit: « Quoi ! vous dormez ? Levez-vous et priez pour ne pas être mis à l’épreuve ! »
Il parlait encore quand survint une bande de gens. A sa tête marchait le nommé JUDAS, l’un des Douze. Il s’approcha de JESUS pour L’embrasser.
JESUS lui dit:« Judas, c’est par un baiser que tu livres le Fils de l’homme ! »
Voyant ce qui allait se passer, Ses compagnons Lui dirent : « Seigneur, faut-il frapper avec l’épée ? »
Et l’un d’eux frappa le serviteur du grand prêtre en lui tranchant l’oreille droite.Mais JESUS leur dit: « Restez-en là ! »
Et touchant l’oreille blessée, Il le guérit. Alors, JESUS dit à ceux qui étaient venus l’arrêter, chefs des prêtres, chefs des gardes du Temple et Anciens : « Suis- je donc un bandit pour que vous soyez venus avec des épées et des bâtons ? Alors que chaque jour, j’étais dans le Temple et vous n’avez pas porté la main sur moi. Mais maintenant c’est votre heure et le règne des ténèbres. »
« Même les ténèbres ne sont point ténèbres devant Toi et la nuit illumine comme le jour »
PSAUME 139/12
« Chaque matin, Dieu tire le rideau de la lumière devant son éternité et nous perdons l’Infini… L’homme sort pour se rendre à son ouvrage et se livre à son travail jusqu’au soir. Et dans la poussière, la petitesse de la vie, nous cessons de Le contempler. »
F.W. ROBERTSON (1816-1853 ) Pasteur protestant anglais cité par Otto Le sacré 1949 éd. Payot
« Il y eut un moment dans cette chambre, où, levant la tête vers la vitre j’aperçus le ciel noir dans lequel brillaient quelques étoiles…
Cette minute fut peut-être la plus importante de ma vie et je ne sais qu’en dire.
J’étais seul dans cette pièce sans lumière et le regard levé vers le ciel, j’eus ce que je ne puis appeler qu’un élan d’amour… Je savais qu’Il était là et que me voyant, Il m’aimait aussi. »
Julien GREEN ( 1900-1998 ) Partir avant le jour 1963 – éd. Grasset
« Le ‘Je veux’ de Dieu est intérieur à toutes les créatures …
Il est cette poussée intérieure qui lance le sapin droit vers le ciel,
l’instinct infaillible qui guide l’abeille vers la fleur,
Il dirige les imprévisibles circuits des hirondelles dans le ciel,
la ronde vertigineuse des galaxies.
Il est cette poussée intérieure qui à longueur de journée… me presse d’aimer,de visiter un malade, de pardonner un ennemi, de prier.»
Henri CAFFAREL ( 1903-1996 ) Dieu, ce nom le plus trahi – 1987 Feu Nouveau
« Les hommes nous ont trahi, Dieu n’est pas intervenu. »
Élie WIESEL XX°/XXI°S. 1986 La blessure de Dieu
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LUC nous donne un récit de « l’agonie » de JESUS au mont des Oliviers plus sobre que ceux de MARC et de MATTHIEU mais tout aussi poignant.
Devant l’angoisse que provoque l’épreuve suprême, il insiste sur l’importance et l’intensité de la prière de JESUS face à la tentation humaine du recul devant l’épreuve. Comme médecin, LUC donne un détail physique de grande détresse « Sa sueur devint comme de grosses gouttes de sang qui tombaient à terre ». Sa prière reprend celle qu’Il a enseignée à Ses disciples: « Père que ta volonté soit faite »
La volonté du Père c’est que Son Fils puisse aller chercher les hommes jusqu’au plus profond de leurs détresses et de leurs déchéances. Il veut les relever, les remettre debout pour qu’ils retrouvent leur dignité de fils de Dieu.
La deuxième partie de ce récit nous raconte l’arrestation de JESUS. Derrière JUDAS, il y a surtout les autorités du peuple Juif « chefs des prêtres, des gardes du Temple et Anciens ». Il fallait arrêter JESUS la nuit et en un lieu discret pour ne pas susciter des mouvements de foule en Sa faveur. C’est vraiment l’heure du pouvoir et du « règne des ténèbres ».
Elle n’altère pourtant pas la sérénité de JESUS face à JUDAS et face à la tentation d’une défense violente de Ses disciples « Restez-en là ».
Enfin Il sait garder une attitude de miséricorde pour l’adversaire blessé:
« Il le guérit »