Matthieu 99 et 100
MATTHIEU 25/14-30
( Lc. 19/11-27 )
« Il en est de même pour un homme qui, partant en voyage, appela ses serviteurs et leur confia ses biens. A l’un, il donna cinq talents, deux à un autre et un seul à un troisième, à chacun selon ses capacités.
Puis il partit.
Aussitôt celui qui avait reçu les cinq talents, alla les faire valoir et en gagna cinq autres.
De même celui qui en avait reçu deux en gagna deux autres.
Mais celui qui n’en avait reçu qu’ un s’en alla faire un trou et il cacha l’ argent de son maître.
Longtemps après, le seigneur revint et régla ses comptes avec ses serviteurs.
Celui qui avait reçu les cinq talents s’avança, en présenta cinq autres et dit :
« Seigneur, tu m’avais confié cinq talents, en voici cinq autres que j’ai gagnés.»
Son maître lui déclara : « C’est bien, bon et fidèle serviteur, tu as été fidèle en peu de choses, je t’en confierai beaucoup. Entre dans la joie de ton seigneur».
Vint ensuite, celui qui avait reçu deux talents et qui dit :
« Seigneur, tu m’avais confié deux talents, en voici deux autres que j’ai gagnés. »
« C’est bien, bon et fidèle serviteur, tu as été fidèle en peu de choses,je t’établirai sur beaucoup, entre dans la joie de ton seigneur.»
Vint enfin celui qui avait reçu un seul talent. « Seigneur, dit-il, je savais que tu es un homme dur, tu moissonnes où tu n’as pas semé et récoltes où tu n’as pas planté. Alors j’ai eu peur et je suis allé cacher ton talent. »
-« Serviteur mauvais et paresseux, répondit le seigneur, tu savais que je moissonne où je n’ai pas semé et que je récolte où je n’ai rien planté. Eh bien, tu aurais dû placer mon argent à la banque et à mon retour, j’aurais recouvré mon bien avec un intérêt. Enlevez- lui donc son talent et donnez- le à celui qui a les dix talents.» Car à celui qui a, on donnera mais à celui qui n’ a pas, on enlèvera même ce qu’il a. Quant à ce serviteur inutile, jetez -le dehors dans les ténèbres, là où il y aura pleurs et grincements de dents. »
« L’insensé se croise les bras et se dévore lui-même … 4/5
« Le travail de l’insensé le fatigue » 10/15
« Qui observe le vent, ne sèmera pas.
Qui scrute les nuages, ne moissonne pas » 11/4
Livre de L’ECCLESIASTE ( III°siècle av.JC.)
« L’or n’appartient pas à l’avare,
c’est l’avare qui appartient à son or»
PROVERBE CHINOIS
« Qui vit dans l’oisiveté s’y noie,
Qui s’habitue au bien-être en devient esclave.
TCHOUANG-TSEU ou ZHUANGZI ( 369-286 av. JC ).
« D’elles-mêmes, les choses ne sont pas si douloureuses ni difficiles ,
mais notre faiblesse et lâcheté les font telles. »
Michel de MONTAIGNE ( 1533-1592 ) cité dans Un jour, une sagesse de Marc de Smedt éd. France Loisirs 2006
« Être possédé par soi-même, c’est la pire obsession »
Henri BOSCO ( 1888– 1976 ) artiste et écrivain français cité dans Un jour, une sagesse
« Dans tous les cas l’espérance mène plus loin que la crainte. »
Ernst JÜNGER ( 1895-1998 ) écrivain allemand cité dans Un jour, une sagesse
« Parabole des Talents »
1650 REMBRANDT (1606-1669)
détail d’une estampe – Le Louvre– Paris
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Au thème de la vigilance, MATTHIEU ajoute ce qu’on a appelé :
« la parabole des Talents ».En termes monétaires bien connus de l’ancien percepteur qu’est MATTHIEU, un talent équivaut à 60 mines d’argent soit 6 mines d’or ou ce que gagne, à l’époque, un ouvrier en quinze ans. En rapportant une parabole voisine, LUC parle de mines. Et une mine vaut 100 drachmes ( unité de poids de près de 500 gr. ).
Autrement dit, l’homme qui part en voyage confie un petit trésor à ses serviteurs, « à chacun selon ses capacités » .
Ce qui montre bien sa confiance, c’est la liberté laissée à chacun dans l’utilisation de ce qu’il reçoit en dépôt. « Longtemps après » vient le retour du maître et celui de la remise des comptes. MATTHIEU appelle alors cet homme Seigneur, peut-être pour différencier l’homme JESUS ( en mission sur terre ) du Fils de l’homme ( revenant dans sa gloire ). Si les deux premiers ont fait fructifier la fortune de leur maître en partenaires actifs plus qu’en serviteurs craintifs, le dernier est resté paralysé par la crainte de ce maître qu’il présumait dur. Son attitude timorée l’a rendu paresseux et inutile.
Cette parabole introduit celle du Jugement dernier. La piété et les bons sentiments ne suffisent pas, le Royaume des cieux est destiné à ceux qui prennent des risques pour faire fructifier le trésor qui leur a été confié « à chacun selon ses capacités .»