Luc 107 et 108
LUC 24/13-35
( Mc. 16/12-13 )
Voici que ce même jour, deux d’entre eux firent route vers un bourg du nom d’EMMAÜS, situé à deux heures de marche de Jérusalem. Ils s’entretenaient de tout ce qui s’était passé. Tandis qu’ils parlaient et discutaient entre eux,
JESUS Lui-même s’approcha et Il chemina avec eux. Mais leurs yeux étaient empêchés de Le reconnaître. « De quoi parliez- vous en marchant ? » demanda-t-Il . Ils s’arrêtèrent, le visage sombre. L’un d’eux, CLEOPHAS, Lui répondit: « Tu es bien le seul séjournant à Jérusalem à ignorer ce qui s’est passé ces jours-ci. »
-« Quoi donc ? » interrogea-t-Il. « Ce qui est arrivé à JESUS le Nazaréen qui S’était montré un grand prophète, puissant par Ses actes et Ses paroles, devant Dieu et tout le peuple. Mais nos grands prêtres et nos chefs L’ont livré pour qu’Il soit condamné à mort et ils L’ont crucifié. Nous espérions, nous, qu’Il serait le libérateur attendu d’Israël mais voilà déjà le troisième jour depuis que c’est arrivé.
Il est vrai que quelques femmes qui sont des nôtres, nous ont stupéfiés. S’étant rendues de grand matin au tombeau et n’ayant pas trouvé Son corps, elles sont revenues nous affirmer que des messagers de Dieu leur étaient apparus et leur avaient dit qu’Il était vivant.
Certains des nôtres alors, sont allés au tombeau et ont trouvé les choses telles que les femmes avaient dit, mais Lui, ils ne L’ont pas vu ! »
Alors Il leur dit: « Ô cœurs lents à croire tout ce qu’ont annoncé les prophètes ! Ne fallait-il pas que le Christ endurât ces souffrances pour entrer dans Sa gloire ? »
Et à commencer par Moïse et tous les prophètes, Il leur expliqua tout ce qui a été écrit à Son sujet. Comme ils approchaient du bourg où ils se rendaient, Il fit semblant d’aller plus loin. Mais ils le pressèrent en disant:
« Reste avec nous, il se fait tard et le jour touche déjà à sa fin. » Il entra donc pour rester avec eux.
Or quand Il fut à table, Il prit le pain, dit la bénédiction, le rompit et le leur donna. Alors leur yeux s’ouvrirent et ils Le reconnurent. Mais Lui disparut à leurs yeux. Ils se dirent l’un à l’autre : « Notre cœur n’était- il pas tout brûlant au dedans de nous quand Il nous parlait en chemin et nous expliquait les Écritures ? »
Aussitôt, ils se levèrent et s’en retournèrent à Jérusalem où ils trouvèrent réunis les onze et leurs compagnons qui leur dirent : « C’est bien vrai, le Seigneur est ressuscité, Il est apparu à SIMON ! »
Et eux racontèrent ce qui leur était arrivé en chemin et comment ils L’avaient reconnu à la fraction du pain.
« Chaque fois que des hommes, à la volonté droite et honnête, aspirent à un but pur et désintéressé, le Seigneur, souvent anonyme mais bien là, marche à leurs côtés…
Les chrétiens ne devraient pas ‘tempêter’ contre ces ‘disciples du Christ’ en les écrasant sous un tas d’exigences incomprises et un flot de maximes inintelligibles…
A ces hommes au contraire, les chrétiens devraient adresser des paroles de bonté et prendre à leur égard une attitude désintéressée pour que leurs yeux s’ouvrent et qu’à l’exemple des disciples d’Emmaüs,
« le cœur tout brûlant » ils reconnaissent que le Seigneur est avec eux. »
Ladislas BOROS ( XX°/XXI°S. ) Dieu est là – éd. Salvator
« Seigneur mon ami, tu m’a pris par la main, J’irai avec Toi sans effroi jusqu’au bout du chemin…
Je marche avec Toi dans le vent, dans le froid,Je marche, que m’importe, je Te porte dans mon cœur avec moi…
J’irai d’un bon pas en chantant mes chansons.Je sais, Tu m’attends sur le pas de ta belle maison…
Alors Tu es là. Je Te vois découvert. Je vois Ton visage et la table où Tu mets deux couverts.. » Aimé DUVAL ( 1918-1985 ) extrait d’une Chanson
« Jusqu’ à l’ âge de 16-17 ans,
j’ai considéré le Christ comme un bon Maître à qui je devais obéir pour recevoir une récompense…
Après cette période difficile où je cherchais sans m’en rendre compte qui était le Christ pour moi, je L’ai senti plus près de moi.
J’ai compris qu’Il n’était pas lointain, mais tout proche, faisant route avec moi ou plutôt faisant route avec tous les hommes… »
Témoignage d’une ANONYME cité par A.BERZ ‘Te rencontrer chaque jour‘ 1973- éd. Saint-Paul
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Nous sommes ici dans l’un des plus beaux récits de cet évangile. Seul LUC nous le rapporte mais MARC en fait une brève allusion. Retenons essentiellement que le Ressuscité ne Se laisse plus reconnaître aux yeux de la chair mais à ceux de la foi. Sa disparition, Son invisibilité ne sont plus une absence mais une présence d’un autre ordre. LUC insiste sur les liens entre les témoins qui s’informent mutuellement de l’Événement et sur leur compréhension tardive des Écritures. Il propose ainsi une autre manière de reconnaître le Vivant, non seulement dans l’écoute attentive de Sa Parole mais aussi à travers tous les liens que les êtres humains peuvent tisser chaque jour entre eux.