Matthieu 107 et 108
MATTHIEU 27/27-31, 45-46, 50, 54, 62-66
Les soldats du gouverneur emmenèrent JESUS dans le prétoire et réunirent autour de Lui toute la cohorte.
L’ayant dévêtu, ils lui mirent un manteau écarlate de soldat,ils lui tressèrent une couronne d’épines, la Lui posèrent sur la tête avec un roseau dans Sa main droite.
Puis ployant le genou devant Lui, ils se jouèrent de Lui en disant : « Salut, roi des Juifs ! » Crachant sur Lui, ils prenaient le roseau et Lui en frappaient la tête.
Puis quand ils s’en furent moqués, ils Lui ôtèrent le manteau, lui remirent Ses vêtements et L ’emmenèrent pour Le Crucifier …
A partir de midi et jusqu’à quinze heures, toute la terre fut dans l’obscurité. Alors JESUS s’écria d’une voix forte :
« Eloï, Eloï lama Sabaqtani» c’est à dire
«Mon Dieu, Mon Dieu, pourquoi m’ as-tu abandonné ? »…
Poussant de nouveau un grand cri, JESUS rendit l’esprit…
A la vue du séisme et de ce qui se passait, le centurion et ses hommes qui gardaient JESUS furent très effrayés et dirent :
« Vraiment cet homme était fils de Dieu ! » …
Le lendemain, après la Préparation du Sabbat, les grands prêtres et les pharisiens se rendirent ensemble chez PILATE et lui dirent: « Nous nous sommes souvenus que cet imposteur a dit de son vivant : ‘Après trois jours, je ressusciterai’
Ordonne donc que le sépulcre soit sévèrement gardé jusqu’au troisième jour de peur que ses disciples n’enlèvent le corps et ne disent au peuple :‘Il est ressuscité d’entre les morts’. Cette dernière imposture serait pire que la première! »-« Vous avez une garde, répondit PILATE, allez et disposez vos sécurités comme vous l’entendez » Ils partirent et s’assurèrent de la garde du sépulcre en scellant la pierre et en postant la garde.
« Ô mon Dieu, Tu m’as affamé, Nu m’as délaissé, dans les ténèbres de la nuit, abandonné »
BAYA Ibn Paquda ( XI°Siècle ) théologien juif Introduction aux Devoirs des Cœurs ( 1050/1080 ) Cité dans Le Livre des Sagesses op. cit. p. 1197
« Il se commet de grands crimes dans le monde, mais peut-être le plus grand est-il de tuer l’amour »
Boleslaw PRUS ( 1847-1912 ) Pologne La poupée 1890- tr. Deligne, Godlewski Marq, Del Duca 1962/64
« Le Dieu qui est avec nous est Celui qui nous abandonne…
Dieu se laisse déloger du monde et clouer sur la croix…
Dieu est impuissant et faible dans le monde et ainsi seulement, il est avec nous et nous aide…
le Christ ne nous aide pas par sa toute-puissance mais par sa faiblesse et ses souffrances. »
Dietrich BONHOEFFER théologien allemand tué en 1945 en camp de concentration- Lettre cité dans Le Livre des Sagesses op. cit. p. 1540
« Quand tu es déçu dans tes attentes,
te laisserais-tu submerger par le découragement et le doute ?
Le ressuscité est là.
Connu ou ignoré, dans tes obscurités il allume un feu qui ne s’éteint jamais.
Il brûle tes propres épines et, avec elles, tes épreuves intérieures.
Et même les pierres de ton cœur peuvent, par Lui,
devenir incandescentes… »
Frère Roger SCHUTZ de Taizé (1905-2005)
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Les 4 évangélistes nous rapportent des récits presque identiques sur les railleries et supplices infligés à JESUS avant et au moment de la crucifixion. Nous avons déjà lu ceux que nous rapportent MARC, JEAN et LUC.( cf. les pages précédentes) Ici, c’est une scène propre à MATTHIEU : celle de la garde du tombeau. Elle introduit la supercherie des autorités religieuses juives que nous verrons à la page suivante. Vers 80, près de cinquante ans après les événements, existait toujours, autour de MATTHIEU, une polémique entre les croyants judéo-chrétiens de sa première communauté et les juifs qui refusaient une prétendue résurrection de JESUS, en parlant d’un rapt de son corps par ses disciples. La tradition à laquelle se réfère l’auteur a pour but de rendre impossible la thèse de l’enlèvement du corps de JESUS. Nous sommes déjà dans l’opposition entre l’incroyance et la foi.